300 km randonneur

Dominique et Eric, sociétaires du Cercle Jules Ferry, m’avaient dit un matin dans le train qui nous emmène à Paris : « le 300, c’est comme le 200 ; sauf que tu te lèves plus tôt et que tu arrives plus tard ». Eric avait même ajouté : « quand il est 8h, tu as déjà fait 100 km, il ne te reste plus qu’une grosse journée de vélo comme d’habitude ».

Alors après avoir mis mon réveil hier matin à 2h45, pris un bon petit déjeuner, j’ai rejoint le Cercle Jules Ferry pour prendre part au départ.

Une fois le contrôle des lumières effectué et la carte de pointage en poche, je retrouvais mon ami Joël.

 Nous avions effectué le précédent BRM200 ensemble et nous étions prêts.

Sans velléité particulière, nous laissions la majeure partie des 88 concurrents s’élancer devant nous une fois le départ donné à 4h00.

Après un peu plus de 5 kilomètres, la métropole d’Orléans était derrière nous et nous nous enfoncions dans la Sologne en pleine nuit noire. Il était beaucoup trop tôt pour s’arrêter chez Pascal et se faire offrir un café.

C’était tout simplement magique et je n’ai jamais rien vécu de tel à vélo malgré des milliers de kilomètres parcourus. Le ciel était dégagé et nous apercevions à travers les arbres la lune très peu éclairante. Après 2h00 passées, le ciel commençait à s’éclairer et à se couvrir.

Nous pointions dans une boulangerie à Romorantin et nous en profitions pour manger un chausson aux pommes à peine sorti du four. La magie continuait d’opérer, je n’ai jamais mangé un chausson aussi bon !

Jusqu’à Saint Julien sur Cher, le vent était latéral, ni favorable ni défavorable. Notre rythme, avec Joël, me paraissait un peu rapide ; mais vu celui des 50 premiers kilomètres du BRM 200, j’étais relativement confiant.

Ensuite le vent fut très favorable jusqu’au pointage de Mehun-sur-Yèvre mais les premières bosses apparaissaient tout comme la pluie qui nous accompagnait depuis quelques dizaines de kilomètres.

Alors Joël eut la riche idée de nous faire prendre notre pique-nique dans un abribus.

C’est revivifiés, que nous avons repris la route et que le toboggan jusqu’à Sancerre était franchi. Peu avant, nous avons remis un participant dans la bonne direction car il s’était trompé et rebroussait chemin. Certes il aurait rejoint Montlhéry comme cela mais sans valider son BRM.

A Sancerre nous sommes montés afin de faire valider notre passage dans un bar-restaurant. Ce fut aussi l’occasion d’avoir une petite pensée pour Pascal dont le dérailleur avait rendu l’âme l’année passée lors d’une sortie dans cette même côte. Les clients du bar furent incrédules quand je répondais à leurs questions sur notre parcours du jour. Il m’a fallu leur montrer la carte de pointage pour qu’ils me croient.  

Sortis de Sancerre, ce fut compliqué avec un fort vent de face pendant 75 kilomètres. Certes ils s’égrenaient mais très lentement…

A Sully, ce fut le dernier pointage. L’occasion d’ingurgiter une boisson au logo rouge et blanc. Le vent devenait moins défavorable et j’entrepris d’appuyer plus fort sur les pédales pour recoller à Joël et à un groupe d’une dizaine de cyclistes. Mal m’en a pris. Avant Saint Denis de l’Hôtel, mon corps m’a fait choisir entre dépenser son énergie pour digérer la boisson de Sully ou pédaler plus fort. Au hasard des feux et de la bienveillance de Joël, je le rattrapais malgré tout.

Pourtant, la côte de Bionne me fut fatale. J’ai beaucoup peiné jusqu’à Saint Jean de Braye. Pour l’anecdote, nous avons pris le chemin que j’ai utilisé pendant des années pour me rendre au travail à vélo et ce du 1er janvier au 31 décembre.

Là, je n’avais plus de jus pour les deux derniers kilomètres, mais je suis fier d’avoir rallié l’arrivée en 16h30 dont 2h00 de pauses. Les meilleurs ont réalisé ce BRM en 10h30.

Pour un bonhomme dont l’intégrité physique a été passablement atteinte par le passé, je suis content d’avoir réalisé ce BRM et dans ces conditions peu favorables.

Merci à Joël de m’avoir accompagné et de m’avoir aidé par sa présence.

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