Dodécaudax du solstice à Tours
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- Mis à jour : 15 décembre 2024
- Écrit par Christophe Bourienne
Vendredi 13 & samedi 14 décembre 2024 :
J’avais aperçu sur internet quelques publications relatives au Dodécaudax du Solstice organisé par Jean-Pierre Mary de l’Union Cyclotouriste de Touraine. J’avais questionné Eric, sociétaire du Cercle Jules Ferry. Il m’avait indiqué que je pouvais y aller en toute confiance, l’allure me correspondant.
Nous partîmes vendredi en fin d’après-midi avec Joël et Christophe pour Tours. Arrivés sur place nous préparons nos montures et leur pilote tranquillement. Quelques passants nous regardent et on peut lire sur certains visages quelques interrogations.
Le départ se tient devant le palais des sports. L’organisation nous propose un café et nous saluons au fil des arrivées la quarantaine de compagnons de route. Bénédicte, la sœur de Christophe, est présente pour nous encourager. Après le briefing nous composons le groupe 2 avec d’autres cyclos dont les 6 sociétaires du CJF. Gérard est notre capitaine de route.
Peu après 20h, nous quittons Tours et longeons la Loire par la rive droite jusqu’à Chaumont sur Loire dont nous apercevons le château illuminé. Régulièrement quelques autos nous doublent jusqu’à Chambord que nous atteignons après 80km un peu après 23h. Nous avons le temps de l’apercevoir encore éclairé et profitons d’une belle collation.
Après une centaine de mètres parcourus, une crevaison est à déplorer. Didier s’empare naturellement de la réparation qu’il effectue en un temps record. Le froid ne suffisait pas à notre bonheur et quelques gouttes d’eau s’invitent à la fête. Nous retraversons la Loire à Muides et prenons la direction NO vers Vendôme. Le rythme est soutenu et subitement interrompu par une chute d’Hervé dont la patte de dérailleur a cassé net. Pour certains, son périple s’arrête ici à Villeberfol. C’est sans compter sur Didier que nous autoproclamons mécanicien ès sciences du groupe. Il passe le vélo d’Hervé en single speed et permet alors à ce dernier de poursuivre son chemin.
Nous continuons d’avancer dans une obscurité quasi-totale. Seule la valse des luminions rouges devant moi égayent cette atmosphère. C’est aussi pour cela que je suis venu. La vision périphérique est restreinte et l’on roule dans cette ouate nocturne, là est mon plaisir. L’autre raison tient aussi à partager ces moments avec mes amis de l’OCT et du CJF. Mais c’est aussi l’opportunité d’échanger avec les autres participants. Il y a Jean-Claude dit Chabi qui détient le record de Paris-Brest avec 13 participations à son actif. Je profite par exemple de la présence de Gégé à mes côtés pour le connaitre. Il me parle passionnément de la longue distance, de ses diagonales françaises et européennes et de ses centrionales.
Nous arrivons alors à l’auberge du solstice. Nous sommes chez Jean-Pierre qui organise un succulent repas aidé de sa famille. La petite cinquantaine de participants se réchauffe le corps avec des plats chauds bienvenus. Il a beau être plus de 3h00 du matin, personne ne flanche et l’ambiance est au beau fixe.
Il n’en est pas de même quand nous reprenons la route sous une pluie drue et gelée. Il me faut plus de 5km pour me remettre dans le bain si je puis dire. A un moment je me demande si je ne suis pas pris d’hallucinations. Je vois comme des pantins articulés qui dansent à bonne distance devant. Mon cerveau est encore en capacité d’analyser la situation. Je comprends que je suis en mode caléidoscope avec les gouttes de pluie sur mes lunettes ; il s’agit des éléments rétro réfléchissants sur les vêtements de Christophe qui dansent devant moi.
Nous nous dirigeons plein sud, traversons Château-Renault et passons quelques bosses. Après Vernou sur Brenne nous traversons une dernière fois la Loire que nous longeons par la rive gauche. Christophe était en forme et il fut aux avant-postes de notre groupe sur le dernier tiers du parcours. Arrivés à Tours, je savoure avec Joël ce dernier épisode de mon Dodécaudax 2024.
J’ai été ému que mes deux compagnons de route aient été tous les deux présents pour cette dernière étape. Pour clôturer ce chapitre nous avons partagé un bon petit-déjeuner plus que mérité.
De retour à la voiture, nous croisons une dame qui s’interroge car elle nous avait déjà aperçus la veille au soir. Nous lui expliquons notre parcours. C’est aussi et surtout cela que je viens chercher : partager des moments, avoir des échanges avec mes amis mais aussi des inconnus. Cette amitié m’a réchauffé tout le long du parcours. Merci à mes vaillants acolytes de l’Orléans Cyclo Touriste, merci Christophe, merci Joël !